Un amour partagé pour les mots, les mélodies et les gens, et l'envie de leur donner la parole en chansons. Tout est là, pour cette rencontre qui fit naître : “Nos Marins”.
En 2020 Paul d'Amour créé avec son amie et manageuse Stéphanie de Freitas (Sony Music, Boucherie Productions, Auvidis) la maison d'édition Neno&Tala. Leur volonté : partir à la rencontre des gens avec une envie de proximité et de sincérité, et être au plus près d'eux pour pouvoir fabriquer des chansons. Le premier-né de cette maison d'édition, d'un nouveau genre, est le livre musical « Nos Prisons », une plongée dans le destin de sept hommes détenus dans trois prisons françaises. Paul y invite des amis artistes pour y interpréter les chansons : Yolande Moreau, Chapelier Fou, Laura Cahen, Mouss et Hakim et Florent Vintrigner qui sera conquis par cette démarche.
Florent, fidèle d'Allain Leprest, a toujours provoqué la rencontre humaine à travers ses chansons avec son groupe La Rue Kétanou, devenant ainsi l'écho de toute une génération. Il souhaitait depuis longtemps écrire un répertoire de chant de marins. Quoi de mieux que de le faire au contact des marins pêcheurs ! Il en connaît, ils sont à Omonville-la-Rogue dans le Cotentin. Marins qu'il a déjà côtoyés avec son groupe lors de l'écriture de la chanson « Le Capitaine de la Barrique ».
Paul lui propose d'initier le projet « Nos Marins », avec des acteurs culturels normands (Art Plume, DRAC Normandie). C'est ainsi que démarre cette aventure. Ils embarquent à leurs côtés, Pierre Luquet et partent dix jours à Omonville-la-Rogue, accompagnés du photographe et vidéaste cherbourgeois François Dourlen. Florent écrira les textes, Paul et Pierre s'occuperont de la musique, le tout au contact des marins pêcheurs. S'ensuit l'enregistrement des chansons à Fermanville, là aussi au milieu des marins. Ils sont alors accompagnés du contrebassiste Marc-Antoine Schmitt et du multi-instrumentiste Gullivan du groupe Mes Souliers sont Rouges.
De cette aventure naquirent quatorze chansons et elles ont déjà bien voyagé : dans le Cotentin, au Festival World Les Traversées Tatihou, à la Dream Cup, mais aussi en Bretagne lors du départ de la Route du Rhum, au sein d'une tournée en voilier avec Les Voiles Écarlates, d'une tournée caritative au profit de la Caisse des Péris en Mer et dans le cadre d'une exposition immersive, une véritable docu fiction musicale, commandée par le Conservatoire du Littoral, le Manoir du Tourp, et présentée dans quatre villes : Cherbourg, Granville, et Saint-Vaast-la-Hougue, et La Hague.
Chargées de toutes ces rencontres, elles viennent maintenant à nous, pour souffler à nos oreilles la mer, ses marins pêcheurs et leurs quotidiens. Elles ont les mots justes. Elles sont émouvantes, entrainantes, espiègles, pleines de fantaisie et de cette poésie du réel où l'on peut tous entendre une part de nous. Elles parlent de ces vies partagées entre la terre et la marrée (Ma vie est partagée), des joies, des attentes, des peurs, d'une immensité de sentiments qui donne une dimension particulière à l'amour (Ici la mer, Mayday), du métier de pêcheurs avec ses aléas (Si le moteur casse, Il avait dit), la mort qui n'est jamais très loin, et ses hommes et femmes qui secourent, la SNSM (Un homme est tombé à la mer). Elles chantent aussi la mer et ses dérives (Peau de chagrin), ses fables (La Sirène), ses légendes vivantes (Capitaine Rigolet), sa beauté unique, lieu de rencontre et d'amitié (Omonville), son caractère fort (Fait pas beau). Toutes ces choses que l'on retrouve dans le regard d'un marin (L'oeil du Martin), et qui font et feront toujours de la mer cet endroit qui nous attire, et nous fascine, comme l'exprime si bien Baudelaire :
"Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme.
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer."
Paroles : Florent Vintrigner
Musiques : Paul d’Amour et Pierre Luquet
